L’air extérieur, une qualité indispensable à la bonne santé de tous

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dessin "pollution de l'air"

Le lien entre santé et qualité de l'air est dorénavant bien documenté. Si les pics de pollution sont à surveiller pour protéger les personnes les plus fragiles, l’essentiel des effets sanitaires de la pollution atmosphérique est lié à la pollution de fond accumulée jour après jour, « usant » nos organes de manière chronique.

On distingue :

- les polluants dits « primaires », comme les particules, oxydes d’azote, oxydes de soufre, qui sont directement émis par les sources de pollution ;

- les polluants dits « secondaires », comme l’ozone, les particules, qui se forment suite à des réactions chimiques se produisant dans l’air entre des polluants primaires.

 

Certains polluants, tels que les particules, sont à la fois des polluants primaires et secondaires : leurs concentrations dans l’air résultent des deux mécanismes émissions et formation dans l’air. Ainsi, par exemple, lors des pics de pollution printaniers, les concentrations atmosphériques élevées en particules s’expliquent à la fois par les émissions de particules provenant de diverses sources (transports, chauffage…) et par la formation de particules dans l’air suite aux réactions chimiques entre des polluants tels que l’ammoniac (provenant en particulier des épandages agricoles) et les oxydes d’azote (transports…).

Les polluants chimiques qui suscitent les plus fortes préoccupations en termes de santé publique sont les particules fines (constituées d’une multitude de composants chimiques), l’ozone (O3), le dioxyde d’azote (NO2), les composés organiques volatils (benzène, formaldéhyde, 1,3-butadiène), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP tels que le benzo[a]pyrène) et les métaux (arsenic, chrome, cadmium).

 

Du côté des agents biologiques, divers allergènes de l’air extérieur, tels que les pollens et moisissures, peuvent également être responsables d’effets sur la santé.

 

A l’heure actuelle, les particules sont les polluants de l’air pour lesquels les effets sur la santé sont les plus documentés. En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les particules de l’air extérieur comme cancérigènes pour l’Homme (groupe 1).

La surveillance de la qualité de l'air est assurée en Corse par l'association agréée par le ministère en charge de l’environnement : Qualitair Corse.

À certaines périodes de l’année, notamment en période hivernale, au printemps et en été, surviennent des pics (ou épisodes) de pollution sur le territoire métropolitain. La formation de ces pics est liée à la fois à :

- la présence d’émissions polluantes (rejets de particules et d’oxydes d’azote liés au chauffage et aux transports en hiver, et aux épandages aériens et aux transports au printemps) ;

- la formation de polluants secondaires (particules fines au printemps, ozone en zone méditerranéenne en été) ;

- des conditions météorologiques favorisant l’accumulation des polluants et limitant leur dispersion (vents faibles).

 

On parle de pic (ou d’épisode) de pollution de l’air lorsque est dépassé, ou risque d’être dépassé, le seuil d’information et de recommandation ou le seuil d’alerte définis par la réglementation nationale pour les quatre polluants atmosphériques suivants : particules de taille inférieure à 10 micromètres (PM10), ozone (O3), dioxyde d’azote (NO2) et dioxyde de soufre (SO2).

 

En Corse, le dépassement ou le risque de dépassement (prévisions, modélisations), de l’un de ces seuils entraine le déclenchement de procédures préfectorales qui conduisent à la mise en œuvre de diverses mesures, dont la diffusion des recommandations sanitaires définies par le ministère chargé de la santé et relayées par l’ARS, afin de protéger la santé des populations et en particulier des personnes sensibles ou vulnérables.

Plusieurs fois par an, la Corse est confrontée à un dépassement des seuils de qualité de l'air en termes de particules. Certains de ces dépassements sont dus à la présence d'un régime de vent du Sud (sirocco) amenant des particules fines du Sahara ou du désert libyen.

 

Afin de savoir quelle position sanitaire adopter, l’ARS de Corse a sollicité la cellule de l'InVS en régions Paca et Corse (Cire Sud) afin de connaître les effets sanitaires des épisodes de vents de sable en provenance du Sahara et savoir s'il était utile de mettre en place une procédure d'information et d'alerte de la population et les mesures à prendre lors du dépassement du seuil réglementaire en particules de diamètre inférieur à 10 microg (PM10).