Alcool et grossesse : des idées reçues tenaces et néfastes.
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Zéro Alcool pendant la grossesse
Zéro Tabac pendant la grossesse
Les consommations de tabac et d’alcool pendant la grossesse peuvent avoir de graves conséquences sur la santé de la mère et celle de l’enfant à naître.
Les risques de la consommation d’alcool pendant une grossesse restent largement sous-estimés. L’alcoolisation fœtale, un problème majeur de santé publique.
Dans une étude publiée en 2024 (source: Résultats du Baromètre de Santé publique France - septembre 2024)
- Parmi les mères d’enfant de 5 ans ou moins en 2021, 24 % fumaient lorsqu’elles ont appris leur grossesse.
- Parmi ces femmes qui fumaient lorsqu’elles ont eu connaissance de leur grossesse en 2021, 45 % ont déclaré avoir arrêté de fumer dès qu’elles ont appris leur grossesse ou au cours de leur grossesse, 51 % ont déclaré avoir réduit la quantité de tabac fumé sans arrêter totalement et enfin 4 % n’ont ni arrêté ni réduit leur consommation.
- Rapporté à l’ensemble des mères d’enfant de 5 ans ou moins en 2021, c’est 13 % d’entre elles qui déclarent avoir fumé pendant l’ensemble de leur grossesse.
- Parmi les mères d’enfant de 5 ans ou moins en 2021, 93 % déclaraient ne jamais avoir bu d’alcool lors de leur dernière grossesse après avoir appris être enceinte et 6 % uniquement pour les grandes occasions.
- Moins de 1 % déclarait une consommation d’alcool supérieure à une fois par mois
Zéro alcool pendant la grossesse, pourquoi ?
Quelle que soit la quantité absorbée et quel que soit le type de boisson alcoolisée, la consommation d’alcool pendant la grossesse expose le bébé à des perturbations de son développement.
A la naissance et plus tard, elle peut entraîner des malformations, des difficultés d’apprentissage, des troubles de l’attention et du comportement pouvant mener au décrochage scolaire et à des difficultés d’insertion sociale.
Le Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF) est la première cause de handicap mental d’origine non génétique chez l’enfant et d’inadaptation sociale. C’est pourquoi le principe de précaution « zéro alcool pendant la grossesse » doit être largement partagé.
En France, les troubles causés par l’alcoolisation fœtale représenteraient la première cause de handicap mental d'origine non génétique et d'inadaptation sociale de l'enfant.
En effet la majorité des Français estime que le risque pour l’enfant n’existe que pour une consommation ponctuelle excessive (pas de prise en compte du risque lié à une consommation modérée chronique).
La perception du risque est donc très floue, et la recommandation d’abstinence souvent mal comprise du fait de la persistance d’idées fausses véhiculées notamment par l’entourage.
L’information des femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse, mais aussi du grand public est donc un enjeu majeur de santé publique. Le public n’a surtout pas connaissance des conséquences de la consommation d’alcool pour le bébé. Il connait le plus souvent la recommandation « zéro alcool pendant la grossesse » mais ne connait pas le risque auquel cela expose le futur enfant.
Trois informations pour comprendre la vulnérabilité du fœtus : • l’alcool bu par la mère passe dans le sang du bébé par le placenta, • rapidement, il y a autant d’alcool dans le sang du bébé que dans celui de la mère, • de plus, le bébé reste exposé plus longtemps aux effets toxiques de la consommation d’alcool car son foie immature l’élimine plus lentement. |
La consommation d'alcool
durant la grossesse est dangereux pour le développement du fœtus car l'alcool passe du sang de la mère au foetus au travers du placenta.
Ce phénomène a pour effet de provoquer des troubles dans le développement de l’enfant. Ces troubles provoqués par l’exposition des enfants durant leur vie intra-utérine, peuvent prendre des aspects divers dont le syndrome de l’alcoolisation foetal (SAF). Les personnes atteintes de ce syndrome présentent un ensemble de signes caractéristiques :
- anomalies du crâne et du visage,
- petit poids, petite taille,
- malformations des os et des organes,
- problèmes mentaux et psychiques variables,
- troubles comportementaux.
Il est impossible de fixer un seuil en dessous duquel la prise d’alcool n’a pas de conséquence sur la santé du fœtus.
Pour cela, il est recommandé de s’abstenir de toute consommation d’alcool dès le désir de grossesse, pendant toute sa durée et jusqu'à la fin de l'allaitement. Cette recommandation vaut pour toutes les occasions de consommation, qu'elles soient quotidiennes ou ponctuelles, même festives.
Alcool et grossesse : comment se faire aider et ou me renseigner ?
Pour certaines femmes, l’abstinence ou la diminution de la consommation d’alcool durant toute la grossesse peut s’avérer difficile voire impossible.
Dans ces situations, une aide et un accompagnement adaptés peuvent être proposés par des professionnels, pour la mère et l’arrivée du bébé.
Les médecins généralistes, sages-femmes, pharmaciens, obstétriciens, gynécologues, professionnels des PMI, addictologues, pédiatres, psychiatres, échographistes, anesthésistes, psychologues, puéricultrices, infirmières, assistantes sociales, éducateurs spécialisés… sont à votre écoute pour vous renseigner, orienter et accompagner.
Au niveau national :
Alcool Info Service
Dispositif piloté par Santé Publique France, Alcool Info Service propose :
un numéro d’appel : 0 980 980 930
(anonyme et non surtaxé, 7J/7, de 8H à 2H) auprès de professionnels formés aux problèmes d’usage et de dépendance à l’alcool (pour toute personne directement ou indirectement concernée).
un site internet : alcool-info-service.fr
(rubrique l’alcool et vous> l’alcool et la grossesse).
Durant l'allaitement:
si vous allaitez, il est recommandé de ne pas boire d’alcool, car il passe dans le lait maternel. Si ce n’est pas possible, évitez de boire juste avant la tétée. Attendez entre 2 et 3 heures avant de redonner le sein si vous avez bu un verre d’alcool. N’hésitez pas à demander des conseils à votre pédiatre, médecin, pharmacien ou sage-femme.
Fumer durant la grossesse comporte de multiples risques pour la grossesse elle-même et pour le développement du fœtus.
Si 1/3 de femmes enceintes parviennent à arrêter complètement de fumer pendant la grossesse, elles sont encore plus de 17% à déclarer fumer quotidiennement au troisième trimestre de grossesse.
Or fumer durant la grossesse n’est pas sans risque. Les conséquences peuvent même s’avérer graves pour la mère et l’enfant : accouchement prématuré, fausse couche, faible poids de l’enfant à la naissance…etc. il est donc important d’aider les femmes enceintes à saisir l’opportunité de la grossesse pour envisager l’arrêt de leur consommation de tabac.
Des professionnels pour aider les patientes et leur entourage
Les sages-femmes mais aussi les masseurs-kinésithérapeutes, les médecins généralistes… tous les professionnels qui côtoient les futurs et jeunes parents peuvent les aider et les orienter.
17,8% des femmes enceintes fument toujours au troisième trimestre de leur grossesse. Il s’agit du taux le plus élevé d’Europe, en dépit des effets sanitaires sur la grossesse et la santé de l’enfant (risque accru de complications, de retard de croissance intra-utérin, de malformations congénitales, de mort subite et d’asthme).
Le tabagisme chez la femme enceinte est un facteur de risques avéré pour l’enfant à naître :
risque de grossesse extra-utérine
retard de croissance intra-utérine et risque de prématurité
risque de syndrome de mort subite du nourrisson : une association significative avec le tabagisme maternel pendant et après la grossesse (tabagisme passif autour du bébé) a été retrouvée dans de nombreuses études. Le risque de mort subite est augmenté de deux à trois fois, selon la fréquence de la consommation
risques de troubles respiratoires pour l’enfant à la naissance.
Les risques augmentent avec la fréquence et la durée du tabagisme de la mère pendant la grossesse.
Quand on est enceinte, peut-on fumer quelques cigarettes par jour ?
On entend souvent qu’il vaut mieux qu’une femme s’autorise à fumer quelques cigarettes par jour plutôt que d’être stressée par l’arrêt du tabac. C’est une erreur. Il est préférable d’arrêter complètement de fumer car même un petit nombre de cigarettes est mauvais pour la santé de la mère et du bébé.
Quelles sont les conséquences du tabac sur la grossesse elle-même ?
Fumer durant la grossesse comporte un certain nombre de risques.
- Le tabac serait responsable d’environ 35 % des grossesses extra-utérines, c’est-à-dire que le fœtus ne s’implante pas au bon endroit.
- Le risque de faire une fausse couche au début de la grossesse est trois fois plus grand.
- Le tabac est une cause d’accouchement prématuré.
Quels sont les dangers pour le fœtus ?
Plus on fume, plus la toxicité est importante pour le fœtus. Dans l’utérus, le fœtus reçoit de l’oxygène grâce au sang de sa mère. Par contre, quand elle fume, son sang se charge alors en monoxyde de carbone, gaz particulièrement dangereux. De plus, la nicotine empêche une bonne circulation du sang. Le bébé ne reçoit donc pas assez d’oxygène. D’autres substances chimiques contenues dans la fumée sont également toxiques pour le développement du fœtus, qui peut être retardé. C’est ce qu’on appelle un retard de croissance intra-utérin (petit poids de naissance, petite taille, petit périmètre crânien).
Quels sont les risques si une femme enceinte est exposée à la fumée des autres ?
Le tabagisme passif subi par les femmes enceintes non fumeuses a des conséquences sur l’enfant à naître : les produits chimiques contenus dans la fumée du tabac respirée par la mère passent dans le sang de la mère et dans celui du fœtus. Une femme enceinte doit éviter les endroits enfumés.
Quand on est enceinte, allumer une cigarette n’a rien d’un geste anodin. Selon une nouvelle étude, fumer pendant la grossesse double le risque de mort subite du nourrisson et ce, même en ne consommant qu’une seule cigarette par jour.