Maison des femmes

Communiqué de presse
communiqué de presse

En cette journée mondiale de la santé : le focus est mis sur la santé de la femme et de l’enfant et l’ARS de Corse a souhaité valoriser l’offre sanitaire de lutte contre les violences faites aux femmes et son articulation avec les unités d’accueil et de protection de l’enfance en danger.

Face aux violences faites aux femmes, dans le cadre de la politique publique interministérielle et interinstitutionnelle, la santé se mobilise avec l’ouverture des Maisons des femmes-santé pour faciliter la prise en charge globale des victimes. Les violences faites aux femmes restent une réalité forte et insoutenable. Le soin constitue souvent le premier refuge et permet d’enclencher un accompagnement adapté, l'ARS Corse et les établissements de santé et leurs partenaires lancent les Maisons des femmes-Santé, des lieux d'écoute et de soin accessibles.

Un dispositif inédit pour accompagner les victimes

Chaque jour, des femmes en Corse subissent des violences. Trop souvent, elles restent silencieuses, faute de soutien ou de solutions. Pour beaucoup de femmes victimes de violences, les professionnels de santé constituent souvent le premier contact à qui elles peuvent enfin parler, être entendues et accompagnées. D’autant que les conséquences de ces violences sur leur santé physique et mentale restent extrêmement préoccupantes. 

Face à ce constat l’ARS Corse et les établissements hospitaliers se mobilisent pour renforcer l'identification des violences et faciliter l'accès à une prise en charge globale des femmes, victimes de violences conjugales, sexuelles, ou sexistes, en proposant une réponse adaptée. 

La Corse verra l’ouverture officielle de Maisons des femmes-Santé (MDF-Santé) avec des équipes au complet au 1er juin 2025 (le temps de recruter et de former les personnels). Ces structures dédiées à l’accueil, l’accompagnement et l’orientation des femmes victimes de violences font partie intégrante de la stratégie de lutte contre les violences faites aux femmes. Elles permettront un renforcement significatif des dispositifs existants en lien avec les professionnels et le réseau associatif du territoire.

Chaque année en France, plus de 213 000 femmes sont victimes de violences conjugales. 

En Corse, les chiffres estimés varient entre 1 084 et 1 800 cas par an.

(Source FSI-2024) 

Une réponse concrète : des lieux d’accompagnement accessibles et sécurisés

Ces nouvelles structures joueront un rôle clé en offrant un cadre sécurisé et bienveillant. Elles permettront aux femmes de bénéficier d’une prise en charge immédiate, adaptée à leur situation, tout en favorisant leur accompagnement sur le long terme. En complément des soins médicaux, un accompagnement social et juridique sera proposé pour aider les victimes à reconstruire leur vie et à déposer une plainte si elles le souhaitent.

Les MDF- Santé en Corse, collaboreront avec les dispositifs de l’UAPED régionale (Ajaccio) et ses antennes (Bastia et Porto-Vecchio) ainsi qu’avec les équipes mobiles pédiatriques spécialisées de Corse-du-Sud et de Haute-Corse (EPRRED), portées par l’association AEM. Elles s’articulent également avec l’Unité Médico-Judiciaire de Bastia et son antenne ajaccienne. 

Les Maisons des femmes-Santé proposeront aux femmes majeures victimes de violences conjugales, sexuelles, sexistes, familiales, professionnelles ou liées à la prostitution... un accueil sécurisé, confidentiel et adapté à chaque situation personnelle, en offrant :

  • Un accompagnement médical individualisé par des professionnels spécifiquement formés. 

  • Un soutien psychologique et social en lien étroit avec les services hospitaliers, les associations, les collectivités locales, etc. 

  • Un accompagnement juridique facilité par des permanences associatives d’aides aux victimes. 

  • La possibilité de déposer plainte directement sur site, grâce à la coordination des structures hospitalières avec l’appui et la collaboration des autorités judiciaires et des forces de sécurité intérieure.

Depuis plusieurs mois, l’ARS a multiplié les contacts auprès du monde associatif et auprès des autorités judiciaires et des forces de sécurité intérieure pour faire de cette nouvelle offre, un partenaire et un recours en proximité.

Où et quand ouvriront les MDF-Santé en Corse ?

Inscrite dans le Plan régional de santé 2023-2028, au titre des objectifs en matière de « Santé globale de la femme et de l’enfant », cette mesure prévoit l’ouverture de ces structures dédiées entre avril et juin 2025, portées par des établissements de santé :

  • Ajaccio : la Maison des femmes -Santé d’Ajaccio s’installe début avril, au Centre hospitalier de La Miséricorde, mutualisant son équipe avec l’UMJ. Elle sera ouverte 3j / 7 jours pour se déployer dès le 1er juin : 5j / 7 avec une équipe renforcée.

  • Bastia : La Maison des femmes-Santé régionale de Bastia, portée par le Centre hospitalier de Bastia disposera d’une équipe paramédicale renforcée et commune à l’antenne de l’UAPED et de l’UMJ. Cette ouverture est prévue 5 j/ 7, dans l’immeuble du FANGO (BASTIA), d’ici le 1er juin. La MDF-Santé Bastiaise aura une mission d’animation régionale.
  • Porto-Vecchio : une antenne sera installée prochainement à la Clinique privée de l’Ospédale aux côtés d’une antenne de l’UAPED déjà en activité. 

Une mobilisation collective pour briser le silence

Avec ce dispositif, l’ARS Corse et ses partenaires réaffirment leur engagement : faire des violences faites aux femmes un combat public, et non plus une affaire privée.

Les violences affectent également de nombreux enfants. Selon la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE), 160 000 enfants sont victimes chaque année en France, tandis que 5,4 millions d'adultes ont été victimes durant leur enfance.

« Les Maisons des femmes visent à renforcer le pouvoir d’agir des femmes face aux violences et à faciliter leur accès à la Justice. L’accompagnement individualisé permet aussi de renouer avec des soins souvent négligés. Ces structures pérennes se développeront en synergie avec les partenaires institutionnels et associatifs. L’ARS va encourager les établissements de santé et médico-sociaux à désigner un soignant « Référent :  violences et maltraitance ». Un programme de formation spécifique sera mis en place pour former chaque année des professionnels de santé, garantissant l’accessibilité à ces dispositifs pour toutes les femmes, quel que soit leur lieu de résidence. Cet objectif contribuera à ancrer une culture de lutte contre les violences sexuelles et sexistes. » Marie-Hélène Lecenne, Directrice générale de l’ARS Corse