Episode de gastroentérites aiguës (GEA)

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Un symptôme de GEA : les "maux de ventre"

Les épisodes de GEA sont fréquents dans les établissements pour personnes âgées.
Le signalement est obligatoire pour toute survenue d'au moins 5 cas de GEA dans un délai de 4 jours, parmi les résidents de l’établissement.

GEA: diarrhée aiguë (définition OMS : émission de plus de deux selles molles à liquides par jour depuis moins de 14 jours) pouvant être accompagnée d’autres signes : fièvre, douleurs abdominales, nausées, vomissements (qui peuvent dominer la symptomatologie dans les formes émétiques de GEA), faux besoins, anorexie, asthénie, céphalées, arthralgies, myalgies, ballonnements, météorisme abdominal.

Les diarrhées chroniques (durée supérieure à 14 jours), et les fausses diarrhées sur fécalome ne rentrent pas dans cette définition.

Cas groupés de GEA : survenue de plusieurs cas avec lien épidémiologique (cas résidant dans une même unité de soins, partageant les mêmes repas ou menus, participant à des activités communes…)

Agents responsables

►Virus : le plus souvent en cause dans les cas groupés de GEA en période hivernale. Le diagnostic virologique est difficile, et seuls quelques virus sont recherchés en pratique courante

  • Les virus les plus fréquemment rencontrés sont les norovirus, rotavirus et adenovirus

  • La transmission est de type féco-oral

► Bactéries : peuvent être responsables de cas groupés de GEA, principalement dans le cadre de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC).

 • Cas particulier du Clostridium difficile : bacille gram+ anaérobie sporulé, responsable de diarrhées post-antibiotiques et de colites pseudo-membraneuses pouvant se compliquer (mégacôlon toxique, perforation toxique)

Modes de transmission : 

- Virus : transmission féco-orale par l'intermédiaire des mains ou de l'environnement (surfaces)

- TIAC : transmission digestive, par l'alimentation

- Clostridium difficile : l'apparition d'une GEA à C. difficile est favorisée par la prise d'antibiotiques (notamment si fortes doses, sur périodes prolongées). La transmission se fait ensuite sur le mode féco-oral (comme pour les virus), d'autant plus que le C. difficile persiste plus longtemps dans l’environnement et résiste davantage aux méthodes de désinfection courantes que les bactéries qui ne produisent pas de spores.

 

Eléments essentiels:

- rappel des précautions standards: à appliquer avec rigueur, au quotidien par tous les professionnels et pour tous les patients/résidents

- dès le 1er cas, en complément des précautions standards:

 → veiller à une bonne hydratation des résidents et adapter leur alimentation

→ précautions complémentaires contact sur prescription médicale ou protocole de l'établissement et jusqu'à 48h après la fin des symptômes (information des résidents/professionnels/visiteurs, limitation des déplacements du résident, renforcement de l'hygiène des mains des résidents, visiteurs, professionnels, port des EPI selon la nature du soin, vigilance sur la gestion des excretas, matériel à usage unique ou dédié au résident, bionettoyage au moins quotidien, évacuation du linge ou des déchets,...)

→ signalement interne au "référent épidémie" de l'établissement

→ recherche d'autres cas, courbe épidémique.

- si cas groupés de GEA : en complément des mesures précédentes :

→ pas de transfert de résidents symptomatiques (jusqu'à 48h après la fin des symptômes) sauf exception et si encadré par une information préalable du service receveur

→ arrêt des entrées jusqu'à la fin d'apparition de nouveaux cas, dans la mesure du possible

→ recherche étiologique (bactérienne et virale) sur 3 à 5 prélèvements sur différents résidents avec symptômes récents. selon le tableau clinique, envoi au CNR virus des gastroentérites de Dijon. 

→ limitation des visites associée à des mesures d'hygiène stricte

→ signalement externe:

   - si au moins 5 cas de GEA (patients/résidents) en 4 jours

   - devant tout cas sévère de Clostridium difficile ou

   - cas groupés Si TIAC (au moins 2 cas)

Informations détaillées dans le guide réflexe sur la prise en charge des cas groupés de GEA en collectivités de personnes âgées (cf aller plus loin / documents à télécharger).

Tous les EHPAD, quel que soit leur statut (adossé ou non à un établissement sanitaire), signalent ces cas groupés via

le portail de signalement des évènements sanitaires indésirables

Le signalement, en temps réel pour le volet 1 de la fiche de signalement et le volet 2 à la clôture de l’épisode, permet aux établissements de bénéficier d’une évaluation de la situation en lien avec l’Agence Régionale de Santé, avec, si nécessaire, celui du Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (Cpias) à la mise en place des mesures correctrices et, en cas de besoin, celui de Santé publique France (SpFrance) en région dans les investigations épidémiologiques.

Le critère de signalement à l’ARS d’un épisode de cas groupés de GEA est l’observation d’au moins 5 cas dans un délai de 4 jours.

Ce signalement ne dispense pas les établissements de la déclaration des maladies relevant de la procédure de signalement obligatoire définie à l’article R. 3113-4 du code de la santé publique, le cas échéant telle que la  toxi-infection alimentaire collective.

Des critères de suivi renforcé ou d’appui coordonné par l’ARS avec, si besoin, l’appui du CPias et/ou de Santé publique France en région, ont été définis pour la gestion des cas groupés de GEA :

  • 5 nouveaux cas ou plus dans la même journée ou

  • Absence de diminution de l’incidence dans la semaine suivant la mise en place des mesures de contrôle ou

  • 3 décès attribuables en moins de 8 jours ou

  • Demande de l’établissement