Grippe - bronchiolite

L’épidémie de grippe saisonnière s’intensifie en France hexagonale : en semaine 49 (du 1^er au 7 décembre), toutes les régions continentales sont en phase épidémique et la Corse vient de passer en phase pré-épidémique (source : Santé publique France).

Pour la bronchiolite, la situation est équivalente avec toutes les régions continentales en phase épidémique. La Corse, quant à elle, vient aussi de passer en phase pré-épidémique.

Face à cette accélération, l’agence régionale de santé (ARS) Corse rappelle l’importance de la vaccination pour protéger les personnes les plus vulnérables.

Grippe

Selon le dernier bulletin épidémiologique régional de Santé publique France Paca-Corse, l’activité de l’association SOS Médecins et des services d’urgence liée à la grippe ou aux syndromes grippaux a fortement augmenté la semaine dernière en Corse, induisant le passage de la région en phase pré-épidémique :

• les enfants sont actuellement les plus concernés mais l’activité commence à augmenter chez les adultes également ;

• les indicateurs montrent un niveau d’activité pour la grippe plus élevé que l’an dernier à la même période et ce, quelle que soit la classe d’âge.

Pour rappel, l’épidémie lors de la saison hivernale 2024-2025 a été très intense. Durant la période épidémique, plus de 1 000 passages aux urgences pour grippe/syndrome grippal ont été enregistrés en Corse, dont presque 200 ont été suivis d’une hospitalisation. Chaque hiver, la grippe saisonnière touche entre 2 et 6 millions de personnes en France et provoque plusieurs milliers d’hospitalisations et de décès, principalement chez les personnes de 65 ans et plus. En moyenne, la grippe entraîne en France 10 000 décès par an, dont plus de 90 % surviennent chez les personnes âgées de 65 ans ou plus.

La vaccination : une protection essentielle pour les personnes à risque

La vaccination, associée aux gestes barrières (encadré ci-dessous), reste l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir les formes graves de grippe.

Au niveau national, parmi les cas graves de grippe dont le statut vaccinal était connu, 80 % n’étaient pas vaccinés, et cette proportion atteignait 86 % pour les personnes décédées.

La campagne de vaccination se poursuit : n’attendez pas, il est encore temps de vous faire vacciner !

Bronchiolite

La bronchiolite aiguë du nourrisson est une maladie respiratoire notamment due au virus respiratoire syncytial (VRS). Si elle est majoritairement bénigne, la bronchiolite peut être à l’origine de complications graves chez le très jeune nourrisson et reste l’une des premières causes d’hospitalisation des enfants de moins d’un an pendant la saison hivernale.

 le dernier bulletin épidémiologique régional de Santé publique France Paca-Corse, même si l’intensité de circulation est moins importante que pour la grippe, la Corse passe également en phase pré-épidémique pour la bronchiolite :

• l’activité aux urgences chez les moins de 1 an augmente, ainsi que les hospitalisations après un passage aux urgences ;

• l’activité correspond à celle observée les saisons précédentes.

Pour rappel, l’épidémie lors de la saison hivernale 2024-2025 a connu une dynamique globalement comparable à celles des saisons précédant l’épidémie de Covid-19. Cette épidémie d’intensité plus faible que les précédentes pourrait être liée, en partie au moins, aux campagnes d’immunisation des nouveau-nés contre les infections à VRS, soit par la vaccination de la femme enceinte, soit par l’immunisation passive des nourrissons par un anticorps monoclonal.

En Corse, l’épidémie observée en 2024-2025 était décalée de plusieurs semaines par rapport à celle observée sur le continent et ce décalage est toujours observé cette saison. La saison dernière, chez les enfants de moins de 1 an, 38 passages aux urgences ont été comptabilisés et parmi eux 50 % ont été hospitalisés à la suite de leur passage.

Prévenir la bronchiolite par un traitement préventif

Il existe deux traitements préventifs visant à réduire le risque d’infection chez le nourrisson.

Pour la femme enceinte, la vaccination contre le VRS avec le vaccin Abrysvo® est recommandée entre la 32^e et la 36^e semaine d'aménorrhée en amont de la période épidémique et jusqu'à sa fin (l’épidémie de bronchiolite débute vers l’automne et se termine à la fin de l'hiver). Le vaccin, pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie peut être prescrit et administré par les médecins, les sage-femmes, les infirmiers diplômés d'Etat (IDE) et les pharmaciens.

Pour les nouveaux nés, le médicament préventif nirsevimab (Beyfortus®) est un anticorps monoclonal qui empêche le VRS, à l’origine de 80 % des bronchiolites, d’infecter leur organisme. Il protège les nouveau-nés et les nourrissons en quelques jours après l’injection et pendant au moins 5 mois.

Les enfants nés à partir du 1^er septembre 2025, et jusqu’à la fin de la campagne d’immunisation annuelle début 2026 (en fonction de l’évolution de l’épidémie), pourront se voir proposer une dose de Beyfortus® directement en maternité quelques jours après leur naissance. Dans ce cas, le traitement sera pris en charge intégralement et sans avance de frais.

Pour les enfants nés entre février et août 2025, une immunisation de rattrapage en ville est possible. Beyfortus® peut être prescrit par un médecin ou une sage-femme et administré par les médecins, les sage-femmes et les infirmiers, ainsi qu’en PMI. Parlez-en à votre professionnel de santé !

Si la mère de l'enfant a été vaccinée pendant la grossesse, la prévention chez le nouveau-né ou le nourrisson par Beyfortus® est inutile car il est déjà immunisé.

La vaccination de la mère ou l’administration du Beyfortus® n’exclut pas la nécessité d’une prévention par les gestes barrières (encadré ci-dessous) durant toute la saison épidémique.